Une enfance brisée by Glass Cathy

Une enfance brisée by Glass Cathy

Auteur:Glass, Cathy [Glass, Cathy]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Archipoche
Publié: 2019-12-15T00:00:00+00:00


15

Une famille

J’ai réveillé Dawn à 7 h 15 le lendemain en lui annonçant qu’il était temps de se lever pour aller en classe. Elle a ouvert les yeux et m’a regardée avec étonnement, comme si elle s’imaginait que je l’autoriserais à ne pas se rendre au collège après ce qu’elle m’avait avoué la veille au sujet de Natasha. Elle n’avait pourtant rien à gagner à retarder l’échéance, le mieux était encore de gérer le problème le plus rapidement possible, et j’entendais bien l’y aider.

— Je t’emmène en voiture. Je vais parler à ta prof principale.

— Inutile, a répondu Dawn en se levant. Je me débrouillerai toute seule, ça ira.

— Il me semble qu’il serait plus judicieux de ne pas y aller seule le premier jour. Les autres risquent de réagir bizarrement, surtout après la visite de la police.

Je pensais qu’elle serait gênée d’affronter le regard de ses camarades, mais ce n’était apparemment pas le cas.

— Vous ne préférez pas téléphoner à la place ? Je vous promets d’y aller.

Je l’ai observée avec attention.

— Pourquoi ne souhaites-tu pas que je t’accompagne, Dawn ?

— Je ne veux pas que ça fasse des histoires.

Je ne voyais pas en quoi avoir une discussion avec Jane Matthews pourrait créer des « histoires » ; d’un autre côté, Dawn avait besoin de savoir que je lui accordais ma confiance et j’ai pris la décision de me contenter d’un coup de téléphone.

Quand elle est descendue prendre son petit-déjeuner, je lui ai demandé comment allait sa jambe et proposé de m’assurer que la plaie cicatrisait bien. Elle avait dû se couper profondément pour provoquer un tel saignement. En dépit de ce qu’elle m’avait dit la veille, j’aurais préféré voir par moi-même.

— Ce n’est pas la peine, a-t-elle refusé en grignotant son toast.

Sans doute ses cicatrices relevaient-elles de l’intime. Elle portait des collants noirs sous sa jupe, son chemisier et son pull avaient des manches longues. Je me demandais si elle continuerait de se couvrir les bras et les jambes pendant l’été. L’ouvrage que j’avais emprunté à la bibliothèque précisait que les scarifiés portaient des vêtements longs même lorsqu’il faisait chaud.

Voyant qu’elle s’intéressait à Adrian sur sa chaise haute, j’ai hésité à lui poser une autre question qui me brûlait les lèvres.

— Dawn, de quoi t’es-tu servie pour te taillader la jambe ?

Je n’avais rien trouvé dans son sac de classe la veille au soir en sortant son uniforme tout fripé pour le laver.

Elle a baissé la tête.

— Une lame de rasoir de John que j’ai prise dans l’armoire à pharmacie. Je suis désolée. J’en achèterai une autre.

La veille au soir, déjà, elle s’était inquiétée davantage des draps que du mal qu’elle s’infligeait. Voilà qu’elle se préoccupait surtout d’avoir pris un objet qui ne lui appartenait pas. Au passage, je m’en voulais de ne pas avoir pensé à cacher les lames de rasoir de John.

— C’est inutile, John ne manque pas de lames de rechange.

Dès qu’elle serait partie au collège, je comptais retirer tous les objets coupants qui auraient pu m’échapper, même si une telle mesure avait ses limites.



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